apolonia sokol
“Apolonia Apolonia” est un documentaire pensé et réalisé par Léa Glob. Elles se sont connus au Danemark, et très vite Léa perçoit chez Apolonia une aura qui ne la laisse pas indifférente et ce qui devait être un film de fin d’études pour Léa s’est transformé en un documentaire filmé sur 13 ans.
Apolonia a grandi et vécu dans un théâtre, le lavoir moderne à Paris. Elle a grandi au milieu d’intellectuels, d’artistes venant du monde entier. C’est l’histoire d’une femme à qui ses parents ont tout documenté jusqu’à même filmer le jour de sa conception et de sa naissance.
Le divorce de ses parents à l’âge de 8 ans et le nom absent sur les papiers du théâtre de la mère d’Apolonia les mènent dans une grande précarité et sa mère décide alors migrer vers le Danemark, pays ou la rencontre commence, rencontre qui me permet aujourd’hui de parler avec enthousiasme de leur travail.
3 langues sont parlées dans ce documentaire et par conséquent le personnage central à savoir : le français, l’anglais, le danois.
C’est l’histoire d’une artiste qui retourne en France, dans le théâtre ou elle à toujours grandit et vécu. Ce lieu en redressement judiciaire. Ou le risque d’expulsions est quotidien pour ne pas dire minuter. Dans ce lieu, elle y aura organisé des festins, accueillit des personnes dans le besoin, façonner une amitié indélébile.
C’est l’histoire d’une amitié forte,féministe, fusionnelle, qui a vécu des étapes douloureuses, révoltés. La rencontre de deux âmes-sœurs.
Apolonia étudie à la prestigieuse École des Beaux-Arts seulement à la fin de sa scolarité comment se faire un nom, être visible et surtout vivre de son art ? Il existe une exposition très sélective où ils prennent seulement 80 élèves sur 200 candidatures pour espérer faire partie des jeunes artistes à suivre, taper dans l’œil de galeristes ou de collectionneuses et collectionneurs potentiels. Une école où “ il manque deux semaines à ton tableau” fait office de retours constructifs.
S’en suivra un voyage au Etats-Unis et la découverte du ghost painting (peindre anonymement et un autre artiste met son nom sur les toiles) ou travail de l’ombre. Dans ce pays, elle y apprendra à entendre plus que jamais le mot INDUSTRIE plus qu’art. Mais ça serait mal la connaître que de se contenter de ce constat.
On y questionne le désir d’enfants, on parle de peinture, de dépression, d’attente, de traumatismes, de deuil, de voyages, il est question de se faire larguer en direct devant la caméra, on constate les amitiés qui s’effacent au fur et à mesure où l’on perd la possession, la propriété, on parle naissance, on parle de peurs, de survivre, de miracle, de famille…
Ce documentaire m’a bouleversé d’admiration, de tristesse. J'ai été essoufflée à plusieurs reprises. J’en suis ressortie inspiré et admirative. N'ayez pas peur de dire ce que vous pensez et ressentez à travers votre expression artistique, c'est d'utilité publique.
OÙ VOIR CE COUP DE CŒUR ?
Prochainement en VOD sur OCS et HBOmax
lien vers une bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=JVHg6RVaprs